Projet Associatif
Rôle du Projet Associatif
L’association Centre de Rééducation Motrice de Champagne a défini précisément le rôle et la mission de chacune de ses instances statutaires et fonctionnelles.
Son histoire, courte sous forme associative, et bien plus longue sous le statut de SARL, l’a conduite à des mutations importantes qui l’ont forcée à s’adapter, souvent dans l’urgence, sans que la réflexion sur les fondements de l’action soit toujours possible, faute de temps.
Toute expérience, quelle qu’elle soit, est riche d’enseignement, à condition que l’on puisse en tirer profit, analyser les changements et permettre à chacun de se réapproprier ce vécu pour y inscrire son action.
Ce travail s’est engagé, en 2002, avec la réflexion sur le projet d’établissement de l’Institut d’Education Motrice et le projet de service du SESSAD. Les objectifs poursuivis ont été multiples :
- permettre de situer précisément l’association CRMC dans le champ médico-social,
- l’impliquer dans une démarche volontaire et maîtrisée,
- oeuvrer pour que l’Association soit repérée sur l’extérieur, en terme d’image,
- clarifier en interne ses logiques d’action et d’organisation fonctionnelle.
Chaque membre de l’association, chaque salarié, doit être, se sentir acteur au sein d’un projet commun.
Les choix de management associatif doivent donner la possibilité à chacun, bénévole ou professionnel d’agir avec la liberté et l’écoute suffisante pour qu’il puisse infléchir, modeler, et adapter le Projet Associatif aux besoins repérés et aux évolutions. Le lien entre le Conseil d’Administration et les salariés doit favoriser cet échange et encourager le dialogue.
L’Association CRMC, actuellement gestionnaire d’un établissement et d’un service, conserve, à ce jour, une taille qui lui permet de rester vigilante aux fondements de son action. Elle doit veiller à ses fondamentaux pour trouver une cohérence à son développement.
La spécificité des structures qui composent l’Association doit trouver dans le Projet Associatif une logique d’action et d’implication.
Le Projet Associatif (ses missions)
Fondé sur des valeurs partagées par tous, le Projet Associatif décline :
- les grandes orientations en terme de politique sociale,
- les axes d’implication et de développement,
- la politique de gestion des ressources humaines,
- les outils permettant d’évaluer l’acuité et l’efficience des choix.
Les grandes orientations en terme de politique sociale
Ce projet associatif est un outil réactif au changement, aux évolutions, qu’ils soient internes à l’Association ou résultant de nouvelles orientations sectorielles ou législatives.
Le positionnement associatif en terme de politique sociale revêt une valeur fondamentale pour assurer la pérennité de l’Association au sein de l’action sociale. Elle doit répondre aux besoins repérés des publics pour lesquels elle possède des compétences relevant de son champ d’expertise, mais aussi, développer des facultés d’analyse et d’anticipation.
La participation aux réflexions globales sur l’élaboration des politiques départementales ou régionales (schémas départementaux de prise en charge du handicap, Conférence Régionale de Santé et de l’Autonomie…) est un des axes particulièrement riche de confrontation d’idées, d’états des lieux élargis où notre Association doit être présente et affirmer ses orientations.
L’Association CRMC doit également, au quotidien, saisir chaque opportunité d’agir pour développer l’adaptation des politiques publiques aux besoins réels, en apportant ses compétences, son expérience et son expertise.
Les axes d’implication et de développement
Depuis l’origine du Centre de Rééducation Motrice en 1964 jusqu’à nos jours les politiques sociales en faveur des personnes handicapées ont évolué dans le sens d’une meilleure prise en compte de la qualité de prise en charge des personnes.
La loi du 2 janvier 2002 accentue cette démarche, tout comme la charte « des droits et libertés de la personne accueillie ». C’est cette ligne directrice fondamentale, plaçant la personne au centre des préoccupations, qui donne tout son sens à notre action.
Pour les jeunes dont nous avons la responsabilité, cette « tranche de vie », à un moment clef de leur existence, revêt la forme d’un challenge quotidien. Pour les plus jeunes enfants c’est un passage qui doit ouvrir le champ des possibilités pour toute une vie. Cette conscience de l’importance de l’enjeu doit être le moteur d’une implication forte des bénévoles et des salariés.
Cet enjeu doit catalyser les énergies, permettre de développer des projets individualisés riches et dynamiques mais aussi, de garder une cohérence dans l’articulation des Projets Associatifs, d’Etablissement et Individuels s’appliquant à une même personne.
La charte « des droits et des libertés de la personne accueillie » nous donne des indications sur les obligations légales en terme d’orientation de prise en charge. Elle regroupe plusieurs valeurs fondamentales qui déterminent les bases de nos actions éthique et professionnelle.
Au sein de l’association CRMC, la personne accueillie doit être respectée et respecter les bénévoles et les professionnels qu’il s’agisse du respect du physique des personnes, de leur intimité, de leur dignité ou de leurs croyances.
Au quotidien, le projet d’établissement ou de service et le règlement de fonctionnement en déclinent les applications pratiques.
Toute personne accueillie a également le droit à une prise en charge optimale en fonction de ses besoins, à la discrétion absolue sur les informations qui le concernent en dehors de celles indispensables aux professionnels pour accomplir leur travail.
Toute l’action menée tend vers l’accession à une autonomie maximale de la personne accueillie en fonction de ses possibilités, tout en la protégeant et la soutenant dans sa démarche.
Un axe fort de notre prise en charge privilégie la triangulation : personne accueillie, parents ou représentants légaux, Association.
Autant la période d’accueil au sein de l’institution peut être longue, autant elle ne reste qu’un passage. Un passage qui doit toujours préserver le lien familial qui, par essence, n’a pas d’échéance.
Les parents resteront parents et accompagneront la personne handicapée toute leur vie durant. C’est pourquoi, il faut accorder toute son importance à ce travail de collaboration qui se décline entre participation, information, réflexion partagée, implication dans le Conseil de vie sociale.
La loi du 11 février 2005, marque une nouvelle étape concernant la reconnaissance des droits des personnes handicapés. Elle redéfinit le handicap, crée un guichet unique la MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées) et précise les conditions d’accueil, le droit à la compensation, les ressources, l’emploi, l’accessibilité ainsi que la citoyenneté. Cette loi, outre l’obligation d’inscription scolaire des enfants handicapés dans leur commune de résidence, incite à la scolarisation en milieu ordinaire. L’ Association CRMC se doit de mettre en oeuvre tous les moyens nécessaires pour accompagner ces évolutions.
Plus récemment, la loi HPST (Hôpital Patient Santé et Territoires) du 22 juillet 2009, vise à organiser une offre de soins graduée de qualité, accessible à tous (financièrement et sur le territoire) satisfaisant l’ensemble des besoins de santé. Les secteurs sanitaire et médico social sont regroupés sous le contrôle des ARS (Agences Régionales de Santé), c’est un enjeu fort et de nouvelles représentations que l’Association CRMC doit investir, en particulier au sein de la CRSA (Conférence Régionale de Santé et de l’Autonomie).
La politique de gestion des ressources humaines
Notre association met en œuvre tous les moyens nécessaires pour proposer un encadrement de qualité. La réalisation de projets cohérents, les capacités à les mettre en œuvre, à les évaluer, demande une technicité que seules des formations adaptées permettent d’acquérir.
Qualification des personnels et évaluation des compétences sont les deux axes indispensables à privilégier pour adapter les moyens en personnel aux besoins réels. Des formations complémentaires sont à envisager chaque fois que de nouvelles techniques pertinentes voient le jour ou lorsque des axes nouveaux de travail se dessinent.
Outre les qualités techniques indispensables requises pour chaque professionnel, il est nécessaire de favoriser l’expression des qualités humaines, relationnelles, permettant de proposer la meilleure qualité de prise en charge.
Chaque salarié devra, également, avoir la volonté de s’insérer dans une équipe pluridisciplinaire se fixant le défi permanent de travailler ensemble pour un même but : faire coïncider, autant que faire ce peut, les prestations fournies par les professionnels, aux besoins et attentes de la personne accueillie.
C’est un challenge complexe qui doit se traduire par une fréquente remise en cause du fonctionnement et des professionnels et une interrogation permanente de la qualité de prise en charge.
La politique de recrutement et de formation de l’Association CRMC sera guidée par ces exigences.
Il s’agit de favoriser un management où la pluridisciplinarité produit une complémentarité, où la différence est source d’enrichissement.
L’organisation du travail joue un rôle moteur dans cette dynamique, en permettant l’échange, le débat, mais aussi en encourageant une autonomie dans le travail, dans le respect et les limites, des compétences et missions de chacun.
Ce fonctionnement basé sur une responsabilisation du professionnel prend en compte le dysfonctionnement inhérent à toute prise de risque, en limitant ce risque, en développant les facultés d’anticipation et en privilégiant le principe de prévention.
Les outils d’évaluation
L’évaluation devient une exigence dans le domaine social, la loi du 2 janvier 2002 impose cette évaluation en interne tous les cinq ans et par un organisme extérieur tous les sept ans.
Toute association oeuvrant dans le secteur social doit produire, au minimum, un Projet d’Etablissement dans lequel sont exposées les logiques d’actions mais également les outils d’évaluation de ces actions.
L’évaluation se situe à différents niveaux : politique, technique, financier et de la gestion.
La politique de l’Association est définie par le Projet Associatif et chaque Projet d’Etablissement ou de Service doit s’y référer et y inscrire sa logique.
Des outils sont également élaborés pour évaluer les actions sur un plan technique. Ainsi la prise en charge de personnes nécessite l’implication de différents services, divers professionnels qui doivent pouvoir analyser leur travail, leurs inter relations et les mesurer. Des points réguliers sont indispensables pour garantir la qualité et préserver tout son sens à l’action.
L’évaluation de la gestion et des finances par l’ARS, organisme de tarification, est suivie régulièrement et oblige toute association à rendre des comptes et à suivre les directives législatives. Notre association dépendant des finances publiques, il est logique d’adopter une politique de transparence, d’information réciproque et d’établir de véritables partenariats.
En conclusion, il importe de rappeler la place centrale de la personne accueillie dans le processus de prise en charge. L’Association CRMC doit être en capacité de maintenir ses axes directeurs en se basant sur une prise en compte des besoins réels ou émergeant des populations visées par ses statuts.
“L’accompagnement de ces personnes nécessite une collaboration étroite entre le jeune, la famille et l’institution, tout en gardant en mémoire que l’objectif final, à travers tout projet individualisé, est l’accession à un développement maximal des potentialités de chacun.”